Le réveil sonne les matins...ma sonnerie est celle de cris de mouettes...Parfois, depuis, je rêve que j'entrouvre la fenêtre donnant sur un port...mais ce n'est que mon rêve...J'ai le visage encore bruni par le soleil et par une traversée en méditerrannée...La nuit, les images se superposent aux odeurs du maquis, à celles des asphodèles et des aromatiques sauvages...J'ai encore l'odeur sur mes vêtements de la chambre blanche de la maison du village, là haut....J'essaie de ne pas trop penser à ce, à ceux, que j'ai laissé....Une parenthèse...et des traces...tu comprends ça Ninie, lorsqu'un paysage se grave dans notre peau ? Ma vie est pourtant ici, là, maintenant...Mais avant de refermer doucement la porte des vacances, j'ai envie de retrouver le bleu, le blanc, le corail et me laisser aller aux souvenirs de cette parenthèse ....
A deux brasses de Bonifacio se trouve une plage, une minuscule île... tout au bout du chemin, un village de rien dans un paysage de tout : Tonnara...j'aurais pu m'arrêter pour toujours ici....la mer était trop bleue...la lande fleurie et les rochers ocres...
Je portais ce jour là la blouse que je m'étais cousue avant le départ et mon gilet à franges...
La blouse bleue aux motifs du sud provient de la tunique 126 du Burda de mars 2014...Je l'ai raccourcie car je n'avais pas envie d'une longue tunique et j'ai resséré les amples manches par un lien du même tissu afin de les rendre bouffantes...ou libres de leurs ampleurs...selon mes envies....du moment...au gré du vent...
J'ai taillé cette blouse dans ma taille Burda habituelle (42) or l'encolure est très large, trop large, et ma blouse glisse facilement, sur l'épaule...je la porterai avec un débardeur en dessous...ou l'été, tout simplement....
Elle est simple, très simple à réaliser...une petite blouse vite faite avant de partir en vacances...
Je ne souhaite pas évaluer ce que je fabrique de mon temps libre...je couds, je tricote, je crochète, je compose, selon mes envies du moment, selon la couleur du ciel et la disposition des nuages, selon une histoire que j'ai envie de vivre à un instant donné...et au fond peu m'importe que ce que je fais soit porté régulièrement ou non, soit oublié au fond de mon armoire ou usé jusqu'à la corde...En ceci, je me sens très éloignée de ce qui ce vit actuellement sur une partie de la blogosphère couture...
Ce gilet, repéré il y a longtemps dans ce catalogue Phildar, ici, avait sa raison d'être à ce moment là...peut être ne sera t'il plus jamais porté...c'est sans importance...il a vécu ce qu'il avait à vivre à cet instant précis...ce moment bohème à Bonifacio...et cela n'a pas de prix à mes yeux...il a déjà écrit son histoire...Ce gilet m'a toujours plu par son côté seventies, par ces fausses pinces tricotées à l'envers et par ces longues franges...je l'ai tricoté dans un fil Phildar couleur crème qui n'existe plus ( Looping ) et dont l'aspect est celui d'une douce corde. J'ai rehaussé toutes les bordures d'un rang de mailles serrées couleur corail ( fil Eskimo, Drops ) et j'ai fait deux liens en macramé et perles africaines.
Au retour, dans le jardin, là haut, au village, j'ai noué une corde de lin en suivant les explications de ce livre coup de coeur ...
Je m'exerce à faire des noeuds pour des colliers d'été...à venir...
Je vous souhaite un joli 1er mai plein d'espérance...
A bientôt
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