Je suis partie sur une île,
je suis revenue...
Entre les deux, un écart, un fossé,
aridité d'une époque,
crevasse d'une société....
J'ai cherché des terrains neutres
et dignes,
loin des fastes de la jeunesse dorée,
pour prendre en photo
une simple jupe.
La jupe longue
qui m'avait fait craquer
sur le Burda du mois de Mars.
J'en aimais sa simplicité
sa longueur,
le lin brut,
l'ourlet taillé dans le biais.
A l'écart des sentiers balisés,
hormis la coque d'un voilier rouge
pour une pensée couleurs à la Miss jolie bobine
j'ai traîné mes godillots,
pour chercher le brin d'herbe fou,
celui qui résiste encore
aux passages des Ferraris.
Heureusement...
Le regard est encore libre de droit
et offert à chacun d'entre nous...
Sur la plage,
j'ai cherché des cailloux perçés.....
Dans les villages,
j'ai cherché des maisons habitées par les insulaires...
Dans les ports,
j'ai regardé les enfants pêcher...
Avant de partir,
j'avais trouvé le modèle de ce petit porte monnaie
sur Pinterest.
Sur l'île de ceux dont les portes monnaies débordent,
j'ai crocheté le mien
aux couleurs des marais et de l'océan.
Et comme je n'aime pas les consensus,
j'ai troqué l'or et les diamants
contre un grand collier un peu folk
en Trapilho noir.
( Hoooked Zpagetti de chez DMC)
C'est moins discret et moins chic
mais il me mets au moins de bonne humeur....
Je vais en inventer d'autres
et en mettre bientôt
dans l'Epicerie...
Et depuis que je suis revenue,
pour combler ce fossé,
j'écoute en boucle
les Toulousains
d' Hypnolove....
et cette chanson
d'après un poème de Fernando Pessoa.....
Cela me fait oublier
qu'un enfant
a trouvé un couteau
sous le toboggan de mon école....
Souvenirs de vacances
Insulaires...
A bientôt.....