Pour tout dire, pour ne rien dire,
j'ai eu le coup de foudre sur la tunique au crochet " Marrakech"
d'un des derniers catalogues Phildar ( n°90 printemps , été)...
Une invitation au voyage,
Une envie de chaleur....
Imaginée en couleur terre,
pour me détourner sur la route des épices,
du safran, du curcuma,
avec vue sur la Méditerranée....
Merci ma cousine pour ce coton aux senteurs d'orient.....
Pour tout dire, ne rien dire.....
Des pompons bleus pour voyager plus loin....
J'ai troqué les franges pour un bracelet en raphia,
un peu de rien,
quelques couleurs,
un écho,
grains de sable.......
Pour tout dire, ne rien dire.....
cette tunique est toute simple....
crochetée dans ce coton épais en 3,5
J'ai troqué les bandes de finitions
contre les bordures en direct....
Pas l'envie de perdre du temps
sur ma piste tribale......
Pour tout dire, ne rien dire.....
j'ai choisi un univers, un lieu
qui, inéxorablement se tranforme en réserve,
un coin de ville
voué à disparaître
au profit de terrasses privées
avec vue sur des grues de décor.......
Pour tout dire, ne rien dire,
parfois j'ai mal à ma ville,
j'ai mal à ma mémoire.......
TRIBALE ...
Cale sèche pour un port disparu.....
Les cargos s'arrêtent plus haut ...
j'ai vu un chien passer.....
Dernier espace en friche
Tout près, un nouveau bidonville...
Il en pousse de plus en plus sans effrayer personne.....
J'ai vu des hommes pêcher.....
Les grues pleurent,
Les grues observent l'envers du décor,
sentinelles de nos mémoires....
J'ai vu l'herbe pousser....
Le souffle du large se raréfie...
j'étouffe....
Je veux voir la mer....
Un soir, j'ai traversé les bassins jusqu'à la Base sous marine....
J'étais amoureuse....
Mon regard se heurte aux géants qui sortent de terre....
Architecture de résidence aux piscines privées....
J'ai vu un chien plonger.....
Porter mes parures tribales
pour faire honneur à ma mémoire Marine
avant d'être remisée dans un musée anthropologique.....
J'ai vu deux hommes lancer une balle....
Dans les rues avoisinantes,
les cafés ont baissé leur rideaux de fer
Seuls deux bateaux de nuit
pour les noctambules en quête d'exotisme....
Un soir, j'ai grignoté une cuisse de poulet froid
sur le bord des cales en regardant les hommes travailler...
avec toi, mon amour....
Dernier refuge,
Derniers soupirs de grand large,
Ultimes sursauts...
Où vais je pouvoir aller me réfugier ?
Un soir, j'ai dansé sur les pavés, les yeux dans les étoiles.....
J'égraine mon chapelet
en ne sachant plus à quel Saint me vouer...
Dernière prière
pour garder une fenêtre de poésie ouverte sur le lointain.....
Nous aimions nous asseoir et regarder les cargos....
Tribale,
pour un dernier hommage à ma ville.....
Un jour,
j'ai été invitée à partager un repas avec des inconnus dans une cale de bateau....
Un soir, j'ai vu un chien partir.....
A bientôt....
Peut être....